Se tester au BDSM, c’est parfois découvrir le plaisir qu’on peut tirer des notions de pouvoir et de douleur dans la sexualité.
Même si le sujet est encore tabou à bien des égards, il y a de plus en plus de couples qui ont des pratiques sexuels qui les font lentement glissé vers le BDSM. Ces jeux érotiques qui ont recours à une « brutalité controlée » vont souvent chercher leur piment dans ces activités qui ont été quelque peu démocratisés par la littérature érotique ces dernières années. Le SM fait donc son entrée dans les alcôves des français, par « SM » comprendre « sadomasochisme ». Les pratiques SM ne sont qu’une partie de ce qui est plus généralement appelé le BDSM.
Le terme BDSM est un acronyme qui fait référence à de multiples pratiques et activités sexuelles : * B pour Bondage (les asiatiques disent Shibari) : pratique qui consiste à attacher son partenaire avec des cordes (ou tout autre moyen)
* D , pris seul y signifie « Discipline » et fait référence à une pratique purement cérébrale (sans violence et donc lié à l’obéissance)
* D peut être couplé avec le S : DS va signifier « Domination/soumission », une femme dominatrice ou un homme dominateur vont prendre le contrôle d’une femme soumise ou d’un homme soumis. Il n’y a pas forcément de recours à la douleur dans les pratiques D/s
* S peut être également couplé au le « M » pour faire « SM » comme Sado-masochisme. Le Sadomasochisme trouve son essence dans la douleur. La personne dominatrice va infliger des sévices (consentis) à la personne soumise, chacun trouvant du plaisir dans sa posture.
Une étude récente réalisée aux Etats-Unis laissait apparaître que la moitié des adultes tirent un plaisir sexuel (et la jouissance qui va souvent avec) de la douleur. La douleur ne passe pas nécessairement par rouer son ou sa partenaire de coups avec un fouet ou une cravache. Beaucoup pimentent leurs rapports sexuels via des morsures : on est bel et bien là dans la douleur. Les premiers pas dans les pratiques BDSM sont parfois fait en utilisant des bandeaux, des masques ou des menottes.
Si de plus en plus de gens explore ce rapport particuliers à la douleur, ce n’est pas parce qu’ils sont déviants ou « dérangés » : dans le cerveau humain, la zone qui gère la douleur et celle qui gère le plaisir sont très étroitement liés, c’est pour cela qu’on peut en arriver à prendre du plaisir à (se) faire du mal !
Le BDSM peut être pour un certain nombre de personnes de s’offrir des moment où le jeu va consister à échanger les rôles. N’avez-vous pas remarqué que dans le secret de la chambre à coucher nous sommes souvent l’opposé de ce que nous sommes dans la vie quotidienne ? L’homme ou la femme qui passe sa journée à commander (dans son activité professionnelle par exemple) peut tirer énormément de plaisir à se faire dominer. A l’inverse, une personne qui est sujet à une pression professionnelle importante dans sa vie courante peut tirer énormément de plaisir de devenir dominatrice dans ses pratiques sexuelles.
La sexualité est complexe et chacun va bâtir la sienne en fonction de ses besoins et de ses désirs. Besoins et désirs qui changeront d’ailleurs au fil du temps, des expériences et des découvertes. Si vous souhaitez, vous aussi expérimenter le BDSM, la première chose à faire est d’établir les règles du jeu en compagnie de votre partenaire. La pratique pouvant être violente, douloureuse, il est primordial que les choses soient extrêmement claires avant de commencer, et que nul ne s’écarte des règles convenues à l’avance (sauf à en reparler, la tête froide).
Et s’il y a bien une mesure à prendre dans l’intérêt de tous, c’est de se mettre d’accord sur un mot de sécurité, le « safeword ». Celui-ci permettra à la personne soumise d’exprimer son mal-être, son malaise ou son souhait que tout s’arrête (comme on disait « pouce ! » dans nos jeux d’enfants). Il faut choisir un mot très distinctif et sans équivoque totalement dissocié des jeux de rôles et des pratiques sexuelles. Dans un cadre consentie et ludique, on peut en effet feindre les « je t’en supplie, arrêtes ! », il faut donc que le mot soit totalement hors contexte. Vous pouvez convenir que si le mot « vélo » est prononcé, tout s’arrête sans délai (notez bien que le « sans délai » est très important, il en va de la confiance entre les partenaires !).
Une fois que vous avez établi votre code, chacun est libre de donner libre court à son imagination débridée : il sait que l’autre saura arrêter le jeu s’il se sent mal. Définissez malgré tout à l’avance vos limites, parlez-en longuement. N’oubliez jamais que le BDSM à une règle fondatrice qui tient en trois mots : sécurisé, hygiénique et consensuel. C’est, là, la base de tout !